Politiques publiques de la culture

Courte enquête d'Emmanuel Négrier sur les organismes départementaux

A l’initiative d'Arts Vivants et Départements, Emmanuel Négrier (CNRS-Université de Montpellier) publie une enquête, à la suite de celle réalisée en 2009 par Vincent Lalanne, auprès de 33 «agences départementales».

 
 

Trois lignes de force en émergent :

 

  • en terme de budget, on découvre sans surprise que les organismes à profil urbain dans des départements à forte population sont les mieux dotés en valeur brute, tout en laissant l'apanage aux agences des départements plus ruraux et moins peuplés d'un rapport €/habitants élevé (plus de 2 €/habitants et jusqu'à 14,5 €/habitants !) ;

 

 

  • Les missions renforcées des organismes ayant répondu à l'enquête sont l'observation et le soutien à la création-diffusion. De manière assez surprenante, les missions d'éducation artistique, de pratiques amateurs et de formation professionnelle sont en recul, voire menacées alors que dans le même temps, compte tenu de l'implication des Conseils généraux tant dans les budgets (l'aide départementale est majoritaire dans 84 % des cas) que dans leurs orientations, les organismes départementaux soulignent leur forte implication dans les politiques départementales ;

 

  • enfin, les craintes majeures exprimées sont d'une part la réforme fiscale (avec des moyens départementaux souvent en régression) et territoriale (pour beaucoup la montée en puissance du fait métropolitain), et d'autre part la tendance à "l'événementialisation" , sous laquelle il faut parfois lire la montée en puissance du festif et du divertissement, pensée unique de la rencontre sociale.
 

Emmanuel Négrier en conclut que les outils départementaux sont à la « croisée des chemins » et devront dans les années à venir être attentifs à ne pas «s'apparenter à des services départementaux» et mener une « réflexion stratégique sur les partenariats multi-niveaux ».

Très clairement, outre les métiers et les technicités sur lesquels les organismes départementaux se sont créés et ont fondé leur légitimité ces 20 dernières années, il convient dorénavant de se pencher sur les valeurs ajoutées partenariales et coopératives (plus-value diront certains) qu'ils sont en mesure d'apporter et de générer.

Télécharger l'enquête.

Culture et tourisme : Les "ailes de saison" sont-elles désirables pour le territoire et l'action culturelle ?

Si l’association de la culture aux objectifs de développement touristique semble bien souvent aller de soi, les opérateurs culturels ont eu du mal à échanger avec les acteurs publics du tourisme et vice versa. Comme s’il y avait une fatalité à ce que s’opposent la notion de qualité (artistique) et celle de quantité (vacancière), les valeurs et le sens que l’on donne à l’animation (culturelle) avec la nécessité de faire de l’économie (touristique). Mais en devenant plus nombreux à itinérer toute l’année, de nouvelles interactions entre visiteurs et habitants se tissent. D’où une nécessaire coopération entre action culturelle et économie touristique. Pour cela encore faut-il se croiser et se rencontrer ! Or, les temps et les espaces de l’action culturelle et des vacances reposent sur des logiques opposées de saisons. Peut-être est ce donc dans les « ailes de saison » du printemps et de l’automne qu’il nous faut rechercher ce partage ?

 

L’espérance de vie française a progressé tout autant depuis le début du XXème siècle qu’entre l’an mille et l’an 2000. Notre vie est dorénavant constituée de 693 000 heures, réparties entre 30 000 heures d’études, 200 000 heures de sommeil, 63 000 heures de travail et … 400 000 heures de temps libre. Nous n’avons donc jamais eu autant de temps, pourtant nous en manquons cruellement pour le consacrer à autrui et à nous même. Certes, comme ironise Jean Viard, nous faisons beaucoup plus l’amour dans une vie qu’avant 1914(1) ! Mais nous sommes plus prêts à faire une heure de voiture pour acheter un réfrigérateur que prendre cette même heure à rendre visite à des amis ou aller au spectacle. Comme si « dans une

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